Introduction : le paradoxe congolais
La République Démocratique du Congo (RDC) est l’un des pays les plus riches en ressources naturelles au monde. Elle dispose de minerais stratégiques indispensables à la transition énergétique mondiale, d’un potentiel agricole gigantesque, de rivières puissantes et d’un capital humain jeune et dynamique.
Pourtant, la majorité de ses habitants vit encore dans la pauvreté. Ce paradoxe s’explique par une répartition inégale des richesses nationales, qui entretient un système où quelques-uns bénéficient de l’abondance tandis que la majorité subit la précarité.
Mais ce constat ne doit pas décourager. Il doit au contraire mobiliser. Car la RDC a aujourd’hui l’occasion de transformer son modèle économique et social. Voici 7 solutions pratiques et concrètes pour transformer l’injustice en moteur de prospérité.
1. Réinvestir les revenus miniers dans le social
Les revenus issus du cobalt, du cuivre, de l’or ou du coltan atteignent plusieurs milliards de dollars chaque année. Mais leur impact sur la vie quotidienne des Congolais reste faible.
👉 La solution : consacrer 30 % des redevances minières à un Fonds national pour le développement social, exclusivement dédié aux écoles, hôpitaux, routes et accès à l’eau potable.
La gratuité de l’enseignement primaire est déjà une avancée importante. Ce programme doit maintenant s’étendre à l’enseignement secondaire, afin que chaque enfant congolais ait accès à une éducation complète, sans distinction de revenus.
De même, la gratuité de la maternité, récemment mise en place, doit être renforcée et élargie pour assurer à toutes les femmes un accès digne et sécurisé aux soins.
Ces mesures sociales, financées par les richesses minières, donneront au peuple congolais la preuve tangible que les ressources du pays travaillent enfin pour lui.
2. Construire la souveraineté alimentaire
Chaque année, la RDC importe pour plus de 2 milliards USD de produits alimentaires de base. Pourtant, avec 80 millions d’hectares de terres arables, elle pourrait nourrir plusieurs fois sa population.
👉 La solution : créer un Fonds de souveraineté alimentaire financé par 20 % des recettes minières, pour industrialiser l’agriculture.
C’est dans ce cadre que l’Eyano Institut de Manioc prend toute son importance. Le manioc, pilier de l’alimentation congolaise, peut être transformé en farine, en amidon, en biscuits, et même en bioéthanol. Industrialiser cette filière signifie créer des emplois, réduire les importations et renforcer la sécurité alimentaire.
À l’image du Nigeria qui a réduit ses importations de riz en soutenant ses coopératives locales, la RDC peut bâtir une agriculture moderne, diversifiée et orientée vers l’autosuffisance.
3. Instaurer un dividende national pour les citoyens
La pauvreté dans les zones minières est l’une des contradictions les plus criantes du pays.
👉 La solution : instaurer un dividende national, sous forme d’une allocation annuelle versée à chaque citoyen grâce à une carte sociale numérique.
L’exemple de l’Alaska, où chaque habitant reçoit un chèque issu des revenus pétroliers, prouve que c’est possible.
En RDC, cette allocation serait facilitée par le Franc Congolais Numérique (FCN), une monnaie digitale adossée à l’or et aux réserves minières. Elle assurerait des transferts transparents, sécurisés et sans intermédiation corruptrice. Chaque Congolais recevrait ainsi concrètement sa part de la richesse nationale.
4. Industrialiser localement pour créer de la valeur ajoutée
Aujourd’hui, la RDC exporte ses minerais bruts et importe ensuite les produits finis, à des prix multipliés par dix.
👉 La solution : interdire progressivement l’exportation de minerais bruts et imposer aux compagnies minières d’investir dans des usines locales de transformation.
L’Indonésie a montré la voie en interdisant l’exportation du nickel brut. Elle a ainsi attiré des milliards d’investissements dans ses usines de batteries.
La RDC doit suivre ce modèle et devenir un acteur incontournable de l’industrie électrique mondiale. Cela créerait des centaines de milliers d’emplois qualifiés et stabiliserait l’économie nationale.
5. Décentraliser la gestion des recettes
L’article 175 de la Constitution prévoit que 40 % des recettes nationales soient reversées aux provinces. Cette disposition reste largement théorique.
👉 La solution : appliquer strictement ce principe. Chaque province doit recevoir ses parts pour financer son développement.
Si le Kasaï recevait ses 40 %, il pourrait réhabiliter ses routes agricoles et soutenir ses écoles locales. Si le Nord-Kivu recevait ses parts, il pourrait moderniser ses hôpitaux.
Cette approche réduirait les frustrations régionales et rapprocherait les ressources des besoins réels des populations.
6. Assurer la transparence et la traçabilité numérique
La corruption fait disparaître des milliards chaque année.
👉 La solution : créer une plateforme publique de traçabilité numérique permettant de suivre en temps réel les exportations minières et les taxes collectées.
Avec le développement du numérique et le Franc Congolais Numérique, chaque transaction peut être sécurisée et rendue visible. Ce mécanisme éviterait les détournements et redonnerait confiance à la population.
La transparence est non seulement un outil de bonne gouvernance, mais aussi un levier de mobilisation nationale.
7. Investir dans l’énergie nucléaire et l’emploi des jeunes
Sans énergie, pas d’industrialisation. Sans emploi, pas de stabilité sociale.
👉 La solution : investir massivement dans l’hydroélectricité et le nucléaire civil.
Le Congo a déjà un potentiel hydroélectrique gigantesque avec Inga, Katende et Ruzizi. Mais à long terme, l’introduction du nucléaire civil offrirait une indépendance énergétique stratégique et permettrait de soutenir une industrialisation massive.
Parallèlement, les richesses nationales doivent financer des programmes d’emplois et d’entrepreneuriat pour la jeunesse. Les sans-emploi devraient bénéficier d’une allocation mensuelle garantie par la Loi sur le Minimum Vital, financée par les revenus miniers et les exportations.
Cela réduirait les inégalités sociales et donnerait à chaque Congolais une dignité et une sécurité économique minimale.
Conclusion : bâtir une prospérité partagée
La répartition inégale des richesses en RDC est aujourd’hui le principal facteur de pauvreté. Mais elle peut devenir demain le levier de notre prospérité collective.
Avec un Fonds social financé par les mines, une souveraineté alimentaire portée par l’Institut de Manioc, un dividende national facilité par le Franc Congolais Numérique, une industrialisation locale, une décentralisation effective, une traçabilité numérique et un investissement dans le nucléaire et l’emploi des jeunes, la RDC dispose d’une véritable feuille de route pour sortir de la pauvreté.
La richesse du Congo est un patrimoine commun. Elle doit unir dirigeants et citoyens dans une même responsabilité : transformer l’abondance en justice sociale, et l’injustice passée en moteur de prospérité partagée.
En luttant pour une répartition juste, nous ne faisons pas que réparer une injustice : nous bâtissons une nation forte, unie et prospère.
✍️
Augustin Kazadi-Cilumbayi
Président Directeur Général / Chief Executive Officer
Eyano Publishing
📧 contact@eyanoexpress.com
📞 US/Canada : +1 800 955 0153 | International : +1 613 882 0555
🌐 www.eyanoexpress.com
