🌍 Congo Economist : Le FCN et l’EYA, deux leviers pour une souveraineté économique congolaise

Introduction : Un Congo en quête d’indépendance monétaire et numérique

Depuis des décennies, la République Démocratique du Congo reste dépendante d’un système financier international qui l’expose aux chocs externes, à la volatilité des devises et à l’ingérence de partenaires étrangers. Pourtant, le pays dispose aujourd’hui d’une occasion historique de bâtir une nouvelle architecture monétaire et numérique. Deux projets structurants se dessinent dans cette dynamique :

Le FCN (Franc Congolais Numérique), qui constitue la monnaie numérique officielle du pays, adossée à une loi sur l’intangibilité monétaire déposée à la Cour Constitutionnelle.
L’EYA (Eyano Cryptomonnaie), une monnaie numérique privée portée par un livre blanc en cours de rédaction, avec l’ambition de devenir un outil de financement et de croissance pour les entreprises et la diaspora.

Ces deux instruments, complémentaires et stratégiques, ouvrent la voie à une souveraineté économique renforcée, en connectant le sous-sol et le sol, les ressources nationales et la créativité entrepreneuriale congolaise.

I. Le FCN : La révolution monétaire congolaise

Le Franc Congolais Numérique (FCN) n’est pas une simple cryptomonnaie. Il s’agit d’une monnaie numérique nationale, pensée comme le pilier de la nouvelle souveraineté congolaise.

1.1 Une monnaie adossée à une loi constitutionnelle

L’introduction du FCN s’inscrit dans un cadre juridique fort : la loi sur l’intangibilité monétaire déposée devant la Cour Constitutionnelle par le Groupe Eyano. Cette loi vise à garantir que la souveraineté monétaire du Congo ne soit plus jamais bradée, ni par des accords internationaux défavorables ni par une dépendance excessive aux devises étrangères.

1.2 Une réponse à l’inflation et à la dollarisation

La dollarisation massive de l’économie congolaise a fragilisé la monnaie nationale (CDF). Le FCN, en version numérique, permet de :

Stabiliser les échanges grâce à une traçabilité et une transparence accrues.
Lutter contre l’inflation importée, en réduisant la dépendance vis-à-vis du dollar.
Élargir l’inclusion financière, car chaque citoyen équipé d’un simple téléphone pourra accéder au système monétaire officiel.

1.3 Une intégration dans la transformation digitale

Au-delà des paiements, le FCN peut servir de base pour :

Le paiement des taxes et impôts.
Les transferts sociaux (subventions, aides aux familles).
La gestion des flux transfrontaliers dans la région des Grands Lacs.

II. L’EYA : Une cryptomonnaie pour l’innovation et la diaspora

Contrairement au FCN, l’EYA n’est pas une monnaie officielle, mais une initiative privée. Elle vise à fédérer l’énergie entrepreneuriale congolaise autour d’un actif numérique capable d’attirer les investisseurs, d’impliquer la diaspora et de financer des projets structurants.

2.1 Le livre blanc en cours de rédaction

L’EYA sera lancé sur la base d’un livre blanc qui précisera :

Son mécanisme d’émission.
Son système de gouvernance.
Ses usages prioritaires dans l’économie réelle.

2.2 Une monnaie de confiance pour la diaspora

La diaspora congolaise transfère chaque année plus de 2 milliards USD vers le pays. En proposant un actif numérique sécurisé, adossé à des projets tangibles (agriculture, santé, immobilier, éducation), l’EYA permettrait de :

Réduire les coûts de transfert.
Sécuriser l’épargne.
Canaliser les flux financiers vers des investissements productifs.

2.3 Un levier pour les PME et startups

Les jeunes entrepreneurs congolais ont besoin de financements alternatifs. L’EYA peut devenir :

Une monnaie d’échange dans l’écosystème Eyano.
Un outil de crowdfunding pour financer des projets innovants.
Un instrument de partenariats internationaux, notamment avec des investisseurs africains et caribéens.

III. Une complémentarité stratégique : FCN et EYA

Plutôt que de les opposer, il faut comprendre que le FCN et l’EYA répondent à deux logiques complémentaires :

Le FCN est l’outil officiel de la Banque Centrale, garantissant la stabilité et la souveraineté.
L’EYA est un outil privé et flexible, capable de financer l’innovation et d’attirer les capitaux de la diaspora.

Ensemble, ils forment un duo stratégique :

Le FCN sécurise les grands équilibres macroéconomiques.
L’EYA alimente la microéconomie, les PME, les startups et les initiatives locales.

IV. Les défis à relever

4.1 La régulation

La coexistence d’une monnaie numérique officielle et d’une cryptomonnaie privée nécessite un cadre clair pour éviter :

La spéculation excessive.
Les risques de blanchiment.
Les conflits de compétence entre institutions publiques et acteurs privés.

4.2 L’éducation financière

Une monnaie numérique ne peut réussir sans un effort massif d’alphabétisation financière et digitale. Le citoyen doit comprendre les avantages, les risques et les mécanismes de sécurité liés au FCN et à l’EYA.

4.3 L’infrastructure digitale

Pour que le FCN et l’EYA prospèrent, il faut investir dans :

L’accès à Internet dans les zones rurales.
La cybersécurité.
Des partenariats technologiques avec des géants du numérique.

V. Perspectives régionales et internationales

5.1 Un rôle moteur dans la CEEAC et la SADC

Si le Congo réussit son pari, il pourra inspirer d’autres pays africains à adopter une stratégie monétaire numérique. Cela pourrait conduire à la création d’une Union monétaire africaine numérique, étape décisive vers la fédération africaine.

5.2 Une alternative aux systèmes financiers occidentaux

Le FCN et l’EYA permettent au Congo de s’émanciper :

Du diktat du dollar.
De la dépendance aux plateformes internationales de transfert d’argent (Western Union, MoneyGram, etc.).
De l’influence des bailleurs de fonds.

Conclusion : L’aube d’une nouvelle souveraineté

L’histoire retiendra que le Congo aura choisi de se réapproprier son destin monétaire et numérique. Le FCN, adossé à une loi constitutionnelle, incarne la stabilité et la souveraineté. L’EYA, porté par la créativité entrepreneuriale et la diaspora, incarne l’innovation et l’avenir.

Ensemble, ils représentent une double clé pour ouvrir la porte d’un Congo maître de son destin économique.

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Augustin Kazadi-Cilumbayi
Président Directeur Général / Chief Executive Officer
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